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contact : igi@riseup.net
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[Note d’intention] Dans la série Philémon, du regretté Fred, les lettres des mots « Océan atlantique », telles qu’elles sont tracées sur le planisphère, correspondent à de véritables îles. C’est sur ces dernières que, d’un album à l’autre, échouent les célèbres personnages du dessinateur : Philémon et Barthélémy (voir Le Naufragé du A) ; mais aussi Hector (voir Le Voyage de l’incrédule). Ce monde onirique, pour ne pas dire psychédélique, dont l’oncle Félicien connaît les portails si peu ordinaires, voilà justement ce que Fred a appelé le « Monde des lettres ». Or, personne ne s’était préoccupé jusqu’ici de trancher la question de savoir si celui-ci n’était que le délire génial d’un bédéaste visionnaire, ou s’il était réellement accessible depuis notre monde ordinaire - autrement dit, si le Monde
des lettres existait. Eh bien voilà aussi ce à quoi ont voulu s’atteler les responsables de notre ambitieux programme « Monde des lettres ».
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Dernières nouvelles
Deux de nos agentes avaient été dépêchées, il y a trois étés de ça, pour enquêter sur les causes et raisons de l'O d'Oncieu, dans le Bugey (voir ci-dessous).
Les mêmes sont retournées sur les lieux l'été dernier, pour prolonger leurs recherches. Leurs conclusions seront rassemblées prochainement dans un volumineux ouvrage dont nous ne manquerons pas, le
moment venu, de faire la publicité. Néanmoins, puisque beaucoup de lecteurs et de lectrices de ce bulletin nous ont
sollicités à leur propos, nous ne résistons pas à l'envie de proposer ici, en guise d'apéritif, les quelques éléments suivants :
# Après qu'elles ont traversé le hameau de Plomb, nos deux agentes eu de nouveau eu l'occasion de constater
et donc d'attester les effets de porosité entre la carte et le territoire. Entre Ordonnaz et Innimond, au lieu-dit « Côte de Chanaux », elles s'avisent qu'elles se sont trompées de chemin. Sur la carte, en effet : rien – ou plutôt d'autre que les pointillés d'une simple limite administrative. Et pourtant, devant elles, le sentier qui
continue – ou plutôt non : la limite administrative elle-même, parfaitement marquée dans le paysage, qui continue.
# Après une telle expérience, nos agentes ont formulé l'hypothèse suivante : « Tout ce qui est écrit ou noté sur une carte doit se matérialiser, tôt ou tard, sur l'espace qu'elle représente. » Dans le même temps, elles ont donné le nom de « géoglyphes » à ces objets (une limite administrative, une lettre, un méridien → voir notre bulletin n°2 ici) projetés à même la géographie terrestre du seul fait d'avoir été imprimés ou calligraphiés sur l'une ou l'autre de ses représentations cartographiques. Elles ouvrent par là même la voie à un ambitieux programme de recherche, tout à fait novateur et même, osons le mot, révolutionnaire, dont elles espèrent qu'il leur permettra de faire la lumière sur l'origine, jusque-là inexpliquée, de toute une série de figures incrustées dans le paysage (notamment, au Pérou, les célèbres lignes de Nazca).
# Quelques jours plus tard, les mêmes agentes découvraient, ouverte autrefois dans les couches du Jurassique inférieur, la carrière de pierres lithographiques de Cerin, qui leur a inspiré de nouvelles réflexions et rêveries sur les rapports entre la trace écrite et ce qui en est le support. (Réflexions qu'elles devaient prolonger, quelques mois plus tard, devant la
bibliolithèque de l'atelier Idem Paris, à quelques encâblures de la gare Montparnasse.)
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Courrier d’un lecteur
« En lisant, dans votre premier bulletin, le sujet concernant les lettres de l’Océan Atlantique, j’ai eu le souvenir de cette histoire que m'a racontée Sandy Gordon, un Inuk, à Kuujjuaq (Québec arctique), à la fin des années 70.
Sandy Gordon était le premier Inuk formé en tant que pilote d'avion. Il avait sa propre compagnie et pilotait son Beaver (avion à une seule hélice) pour toutes sortes de clients : employés gouvernementaux, médecins, chasseurs (inuit et blancs), chercheurs, etc.
C'était un excellent pilote, avec énormément d’expérience de vol dans les conditions sévères de l’Arctique.
Un jour, il s'est retrouvé à transporter un bureaucrate blanc du sud. Tout se passait bien quand, tout d’un coup, en regardant par la fenêtre de l’avion (dans le Beaver, on est assis à côté du pilote), celui-ci a eu une vision. (Pour ceux qui ne sont jamais montés dans un Beaver, sachez que, quand il fait beau et que les conditions de météo et de lumière sont bonnes, les traînées de condensation des réacteurs peuvent jeter une ombre sur le sol, toute droite et très longue.)
Le bureaucrate blanc s’est exclamé : “Qu'est-ce que c’est que ça ?” Il voyait justement une longue trace noire sur la terre, loin en-dessous. Sandy
Gordon a regardé dehors et a répondu tranquillement : “Quoi ? Oh ça... C’est une ligne de longitude. – Oh ! a répondu le bureaucrate, un peu surpris. Je croyais qu’elles étaient seulement sur les cartes.”»
[N’hésitez pas à nous écrire par voie postale (voire notre page contact) ou par mail à l’adresse suivante : igi@riseup.net.
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Les naufragés de l’Ô
Dans la série Philémon, du regretté Fred, les lettres des mots « Océan atlantique », telles qu’elles sont tracées sur le planisphère, correspondent à de véritables îles (géoglyphes). C’est sur ces dernières que, d’un album à l’autre, échouent les célèbres personnages du dessinateur : Philémon et Barthélémy (voir Le Naufragé du A) ; mais aussi Hector (voir Le Voyage de l’incrédule). Ce monde onirique, sinon psychédélique, dont l’oncle Félicien connaît les portails si peu ordinaires, voilà justement ce que Fred a appelé le « Monde des lettres ».
Or, personne ne s’était préoccupé jusqu’ici de trancher la question de savoir si celui-ci n’était que le délire génial d’un bédéaste visionnaire, ou s’il était réellement accessible depuis notre monde ordinaire. Autrement dit, si le Monde des
lettres existait.
Les membres de l’IGI, résolument optimistes, pressentaient depuis longtemps qu’il en allait bien ainsi, de même qu’ils pressentaient qu'il fût loin de se cantonner aux îles de l’Océan atlantique.
Encore fallait-il en obtenir la preuve formelle.
C’est ce que deux de nos valeureux chercheurs se sont employés de faire, dans le courant du mois d’août dernier, bravant l'insolation et le syndrôme de déshydratation.
En toute logique, ils ont commencé leur prospection dans l’Ain, pensant la prolonger au besoin dans le 2, puis le 3, le 4, etc. Or nul
besoin pour eux d’en arriver là ; car quelles surprises l’Ain ne leur réservait-il pas... En effet, non seulement ils y ont retrouvé la trace des lettres du Monde des lettres dans le monde réel ; mais surtout, ils se sont carrément retrouvés projetés sur l’une d’elle, non pas le célèbre A, du reste bien connu, mais l'Ô – car c’est l’Ô qu’ils cherchaient et c’est dans l’Ô qu’ils sont tombés !
Combien de temps y ont-il passé ? Quelles rencontres y ont-ils faites ? Quels secrets y ont-ils appris ?
À cette heure, nous sommes toujours en attente du compte-rendu de leur périple. Nous vous le ferons suivre dès que nous l’aurons en notre possession.
[à suivre]
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Institut de Géographie Imaginaire — 2025
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