Institut de Géographie  Imaginaire
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Villes invisibles
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« Je me suis offert l’Ilios de Schliemann et ai été très intéressé par l’histoire de son enfance. Cet homme a trouvé le bonheur en découvrant le trésor de Priam, tant il est vrai que la réalisation d’un désir infantile est seule capable d’engendrer le bonheur. »
Freud, Lettre à Fliess, n°107, 1899.

« [...] Freud, âgé de 18 ans, [...] affirmait que le paradigme du vrai bonheur était de mettre au jour une ville que l’on croyait imaginaire… »
M. Corcos, Archéologie

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Rennes invisible

En 1989, le Théâtre de L’Arpenteur inaugurait à Rennes son cycle « Villes invisibles * ». Sur les pas d’Italo Calvino et de son roman éponyme, il s’agissait de plonger dans la mémoire rennaise, de s’y perdre et d’y recueillir ce qui, du passé, y sommeille ou s’y terre, de traquer la ville imaginaire sous la ville réelle, l’invisible sous le visible... Cette page du Théâtre de L’Arpenteur a été tournée il y a longtemps déjà – et, depuis, le théâtre de L’arpenteur s’est lui aussi éteint. Et pourtant... Vingt-cinq ans plus tard, il semblerait que Rennes continue, de ces villes invisibles, de renvoyer l’écho. Pour preuve, ce saisissant témoignage de l’une de nos membres actives : Rennes, Voyage en ville invisible (Elsa A., 2023)

* Voir par exemple ici.

« Je me suis rendue à Rennes le week-end du 1er octobre 2022.
Je suis alors hébergée en plein centre, juste à côté de la place Saint-Anne. Cela fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de marcher seule dans la ville. J’ai quitté Rennes il y a seulement 3 ans et pourtant ce sont des souvenirs beaucoup plus lointains qui peuplent les rues. [...] »  

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L’Expédition « Atlantis », Berlin, 1989

Au milieu des années 80, une petite communauté de chercheurs de la Freie Universität de Berlin, menée par le philosophe Ulrich Sonnemann et l’anthropologue Dietrich Kamper, se lançait dans une aventure à haut risque : quitter le confort des amphithéâtres et des salles de classe pour partir à la recherche de l’Atlantide. L’enjeu de cette expédition : revenir sur les lieux du traumatisme inaugural de la civilisation occidentale (à savoir l’engloutissement de l’Atlantide par les eaux) et, ce faisant, purger l’humanité des images de fin du monde qui la hantent.

Malheureusement, du fait d'une série de déconvenues où le cocasse le dispute au tragique, le voyage, prévu à l’automne 1989, n’a jamais eu lieu. Depuis, Ulrich Sonnemann et Dietrich Kamper sont morts. Mais las ! à l’occasion d’une collaboration historique, les enqueurs de l’École Parallèle Imaginaire (ÉPI) et de l’IGI sont parvenus, l’ouvrage Atlantis zum Beispiel en main, à remonter la trace de quelques universitaires ayant appartenu, à l’époque, à leur cercle réservé.  

Tout en élucidant, grâce à ces derniers, les raisons de l’échec de l’expédition de 1989, ils se sont rendus lentement à l’évidence. Non seulement celle-ci se voulait déjà le prolongement d'une expédition antérieure, dont l'irrésolution s'était jouée en 1810 sur les rivages de la Sicile ; mais pour aller jusqu’au bout de leur propre quête, ils pouvaient difficilement faire l’économie de partir à leur tour, et, accompagnés des survivants de l’expédition avortée, de mener par leurs propres moyens le voyage qui était prévu.


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