Institut de Géographie  Imaginaire
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Enquêtes
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Juin 2025
Le « Trou sans fond » – Saint-Jean-du-Doigt (29)

On raconte qu’il y aurait, entre le bourg de Saint-Jean-du-Doigt et la plage de Plougasnou, un mystérieux « trou sans fond », caché au milieu des pâturages, dans une importante zone de fondrières. Du matériel agricole y aurait disparu, des bêtes s’y seraient enlisées sans jamais en ressortir. Dans les années 60 et 70, on enterrait presque au même endroit les déchets souillés des marées noires (Torrey Canyon, Amoco Cadiz) – avant que, dit-on, le site soit finalement nettoyé. Y aurait-il un lien entre ces événements ? Et faut-il croire la rumeur voulant que ce trou soit apparu pour punir un proche châtelain de son avarice ? A l’occasion des Rivages en feu, nous chercherons à répondre à ces questions en interrogeant les habitant·e·s du bourg et de ses environs. Les résultats de ces recherches seront présentés collectivement, par les enquêteurs et enquêtrices, le samedi soir [14 juin 2025] à 20h30.

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Février 2025
Un souterrain sous la Loire ? (Tours)

Dans notre quatrième bulletin de liaison, nous évoquions la recherche, par deux de nos spécialistes ès grottes marines, du tunnel sous-marin reliant possiblement l’île d’Ouessant à l’inquiétante île de Keller. Les mêmes, désormais épris de galeries infra-aquatiques, se proposaient, en février dernier, de découvrir, à Tours, cet antique ouvrage souterrain censé relier entre elles les deux rives de la Loire. Pour les aider dans leur quête, un antique guide touristique dans lequel on lisait, à l'excellente rubrique « Souterrains » :

Dans l’ancienne église des Jacobins, actuellement Manutention militaire de Tours, église construite par saint Louis, existait un escalier secret qui, partant du pignon ouest de l’édifice, éclairé par une guette, conduisait à la Loire par un souterrain et de là à Marmoutier.
Un souterrain qui a son amorce dans les anciens remparts de Cæsarodunum, près des arènes romaines, allait, dit-on, de Tours à Marmoutier en passant sous la Loire.
Un souterrain conduit des Sept Dormants de Marmoutier à la cathédrale de Tours ; il passe sous la Loire.

Nous savons que nos deux spéléologues, accompagnés par un fidèle camarade du crû, ont écumé les ruelles du vieux Tours, qu’ils se sont aventurés dans les souterrains du musée des Beaux-Arts et ceux, cachés à la vue, qui percent les remparts de Cæsarodunum. Ils ont frappé aux portes, cherché les fondations de l’ancienne église des Jacobins ou les cavités du Pont de Grenouille et du Moulin à Tan. À Rochecorbon, ils se sont perdus dans des galeries titanesques, prêtes à s’effondrer sur des bouteilles de Chenin cachées là par milliers ; à Cinq-Mars-la-Pile, sur les recommandations d’un spéléologue aguerri, ils ont escaladé la lourde grille d’un châteaux bâti à flanc de coteau – mais chut ! n'en disons pas plus ici... De fil en aiguille, d’un trou à l’autre, ils se sont approchés de l'entrée de ce souterrain de légende. Jusqu’à se retrouver, à la nuit tombée, devant les portes – malheureusement closes à cette heure-là – de l’abbaye de Marmoutier, qui semblait en être comme le point nodal. Ce qu’ils ont fait ensuite ? Il ne nous revient pas de le raconter – le compte rendu établi par le commissaire D***, du commissariat de police de Tour/Secteur est, où nous sommes allés les chercher tous les trois au petit matin, manquant singulièrement de retenue à ce sujet. Une chose est sûre, l’éclat dans leurs yeux brillait de la flamme de ceux qui ont un incroyable récit à raconter. À suivre...

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Décembre 2024
Le trésor de la Pointe de Primel (29)

Qu’il y ait bien un trésor, caché quelque part, sur la pointe de Primel. Voilà ce dont personne ne douterait.
Voici ce qu’on lit en effet dans un document - signé d’un mystérieux G et commenté par un tout aussi mystérieux M. D. - aujourd’hui en notre possession :

(La suite de l’article est de l’affabulation pure. M. D.)
Les rochers de Castel-ar-Sallou ont aussi leur habitant mystérieux, un korrigan ou « cornandon » qui garde des trésors. Quand Saint-Primel [qui n’ a jamais existé. M. D.] vint s’établir sur le promontoire qui retient depuis son nom, il en chassa la fée et l’obligea à se réfugier sur les rochers des Chaises, avancés en mer de quelques centaines de mètres. Elle les hante depuis toujours. Parfois on distingue sur ces rochers des taches blanches miroitant au soleil. Les vieux marins disent que c’est Mari Morgann qui fait sa lessive. L’un d’eux m’a assuré l’avoir vue elle-même flottant au gré des vagues, avec ses longs cheveux épars voilant à demi son buste superbe.
Le korrigan, lui, n’a pas entièrement cédé aux exorcismes du saint. Il s’est seulement enfoncé sous terre, et il n’en sort plus qu’une fois par an, pendant que l’on chante dans les églises l’Evangile des Rameaux, afin de vivifier son or aux premiers rayons du soleil printanier. Il suffirait, pour s’emparer de ce trésor, de survenir sans bruit au bon moment, et de l’asperger d’eau bénite. Avis aux amateurs de pécune.
G.

S’il y a bien un principe qui guide les membres de l’IGI c’est que chaque légende recèle une part de vérité, mais aussi qu’elle permet à la fois de dissimuler et de conserver une information - par exemple le lieu d’un trésor. Une légende, à condition d’un percer le code, est toujours une carte. Et donc aussi une invitation... Dans ces conditions, les hypothèses abondent, la pointe de Primel n’est pas sans être percée de grottes. Or on nous indique bien ici, pour localiser précisément le trésor en question, d’aller y oberver le faisceau des rayons du soleil le jour du dimanche des Rameaux - comme ces mêmes rayons, un jour d’équinoxe, éclairent le fond d’un cromlech. Restent ces questions : Dans quelle grotte faut-il chercher ? Celle du gouffre ? Celle de l’île ? Une autre grotte encore ? Mais aussi qui est ce G. ? Et qui est ce M.D. qui semble si soucieux de démystifier un tel récit ? Les enquêteurs et enquêteuses de l’IGI travaillent à y répondre.

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Novembre 2024
Le souterrain du château de L*** (29)

Le souterrain de L***, situé à quelques kilomètres de Morlaix, a émoustillé la curiosité de deux de nos enquêteurs, spéléologues à leurs heures. Après une mise en condition, au début du mois de novembre, dans les catacombes de Paris (GRS → secteur Banga – Marie-Rose – Le Cellier), ceux-ci, accompagnés de Pierrick B., se sont rendus au lieu-dit « L*** », avec un équipement digne d'une expédition dans les caries de la Dent de Crolles. Ils s'attendaient à devoir chercher un peu, voire affronter quelques puissances antagoniques. Que nenni ! Comme annoncé, la porte était au bord de la route et elle était ouverte. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir, de l'autre côté de ce miroir en fer rouillé, de magnifique galeries, hautes, voûtées, mystérieuses, labyrinthiques. Un siècle plus tôt, Louis le Guénnec s'était aventuré, lui aussi, avec une poignée de gamins, dans ces ténèbres. Avant de vous communiquer, dans notre prochain bulletin, le compte-rendu d'exploration de notre trio, voici ce que l'historien breton écrivait à ce sujet, dans son excellent ouvrage Sur les vieilles routes morlaisiennes :

« Je ne sais si l'exploration [de ce] “souterrain” est toujours pratiquée par les jeunes de la génération présente, mais c'était un exercice très connu il y a un demi-siècle. Le fait qu'il fallait s'y glisser en fraude et qu'on risquait, disait-on, de s'égarer dans ses profondeurs, lui donnait un charme tout spécial. […] Le Sésame qui en ouvrait la porte de fer était un énorme caillou qu'on lançait dessus à toute volée. Sous le choc, la tôle rebondissait et sortait de sa feuillure.
Lors de ma première visite, j'accompagnais Marinus et deux ou trois autres. Nous étions munis d'une bougie et j'avais apporté un peloton de ficelle dont la longueur se révéla notoirement insuffisante. C'était un peu émotionnant, cette marche à la queue leu leu, à la faible lueur de notre bougie, dans un lourd et humide silence où les voix résonnaient d'une façon étrange. […]
Après avoir longtemps erré au hasard, il fallut songer au retour. Nous eûmes quelque peine à retrouver la sortie. J'avoue à ma honte que je m'affolai et que je commençai à gémir sur notre triste sort, nous voyant déjà – ô inconvénients d'une trop vive imagination – réduits à nous entre-dévorer dans les ténèbres. Plus maître de ses nerfs, Marinus me dit amicalement, en me serrant contre lui : “Tais-toi, Louis ! tu finirais par nous faire peur.” Penaud, je me tus, et bientôt j'aperçus, avec quel soulagement ! La lumière du jour qui brillait à l'entrée du souterrain. » (pages 25-26)

[Pour des raisons compréhensibles par chacun·e, nous avons tenu à garder secrète la localisation de ce souterrain. N'hésitez pas cependant à questionner nos équipes, qui ne manqueront pas de vous livrer quelques indices à ce sujet.]

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Septembre 2024
Les souterrains de l’abbaye du Relec, Plounéour-Ménez (35)

Les ruines de l'abbaye du Relec (29), posées le long du Queffleuth, sur les contreforts des monts d'Arrée, sont bien connues des amateurs et amatrices de vieilles et néanmoins belles pierres. On sait moins qu'une rumeur, évoquant l'existence de mystérieux souterrains, utilisés autrefois par les moines cisterciens pour d'inavouables motifs, a traversé les siècles pour arriver jusqu'à nous. Deux de nos agentes ont ainsi été envoyées sur place, cinq jours durant, pour collecter auprès des autochtones les histoires et récits circulant encore à ce sujet, mais aussi pour essayer de retrouver des traces de ces souterrains – et pourquoi pas, car en toute chose il est permis de nourrir les espoirs les plus fous, ces souterrains eux-mêmes. Sacs sur le dos, bravant le froid et la bruine, nos deux envoyées se sont laissées guider, soit par les indications d'informatrices et informateurs de hasard, soit par les secrets révélés à demi-mot par les amoureux et amoureuses du site. De l'eau jusqu'à la ceinture ou rampant dans le noir et la boue, elles ont finalement accédé à des lieux reculés dont il serait dommageable de révéler ici la nature. En effet, ces mêmes envoyées racontent facilement, de vive voix et avec un sens aigu de la mise en suspense, leur histoire à qui veut bien les écouter. Par deux fois d'ailleurs, elles ont été amenées à la narrer publiquement : une première le 13 septembre dernier à l'abbaye du Relec et une seconde le 17 novembre dans nos chaleureux locaux de la route de Morlaix, en Saint-Jean-du-Doigt. Une troisième serait en voie de préparation. Plus d'informations à venir...

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Août 2023
Le lac de la Balme (38) : François Ier, la grotte et les deux condamnés

Voir notre page dédiée : Le lac de la Balme

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Juin 2023
Le souterrain de la grotte du Chevalier, Plougasnou (29)

Ouverte sur le rivage, à quelques centaines de mètres en contrebas du bourg de Plougasnou, la Grotte du Chevalier est le théâtre de nombreuses légendes. On raconte notamment qu’un souterrain, aujourd’hui obstrué, permettait autrefois, et notamment pendant la Deuxième Guerre mondiale, de rejoindre l’église du village depuis la cavité. à l’occasion de la première édition des journées Rivages en feu, l’IGI a diligenté une enquête au long cours, aussi dans les lieux eux-mêmes (la grotte, l’église), qu’auprès des habitant(e)s, (voisin(e)s, ancien(ne)s, pêcheurs à pieds, architectes, etc.), afin de démêler rumeur, légende et histoire. Le compte-rendu de ces journées d’enquête est disponible ici.

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Juillet 2018
Un « lac vertical » au Pertuis, en Haute-Loire

Projetant de se rendre en Haute-Loire pour explorer quelques cavités troglodytiques oubliées, deux membres éminents de l’Institut de géographie imaginaire (IGI) s’étaient fait recommander de lire préalablement le hors-série du quotidien L’éveil de la Haute-Loire intitulé « Haute-Loire secrète » (novembre 2017). Quelle ne fut pas leur sidération d’y découvrir l’article suivant :

L’information était connue d’une vingtaine de personnes seulement en Haute-Loire. Et le plus difficile a été de les convaincre de parler. De révéler dans le dernier né de nos magazines, l’existence d’un véritable labyrinthe souterrain sous le Suc du Mont Gros et la forêt de Jorance, dans la région du Pertuis, et d’un lac de 70 mètres de long sur 10 à 12 mètres de profondeur.
De tout temps, une légende alimentait l’histoire de la commune : une rivière souterraine coulerait paisiblement sous nos pieds. Même Boudon-Lashermes en parlait dans ses livres et, comme souvent, Boudon avait raison. Mais il a fallu attendre les années 1980 pour qu’une bande de spéléologues et de plongeurs, emmenée par le regretté André Fromant, transforme la légende en vérité géologique.
Notre journaliste a passé plusieurs mois à enquêter, à retrouver les témoins de ces multiples recherches sur le terrain et surtout les rares photographies du site. « Haute-Loire secrète » révèle pour la première fois, sur 8 pages, des documents jamais vus et l’existence d’un réseau souterrain de 2 400 mètres de failles.
Un des témoins s’appelle Jacques Darne, ancien instituteur au Pertuis et un des rares à avoir participé à cette épopée à la Jules Verne. « Cette découverte m’a beaucoup hanté, ce que j’ai vu c’est comme un lac vertical », raconte l’homme dans le magazine *.

Un « lac vertical » ! Il n’en fallait pas plus pour piquer la fièvre exploratrice de nos enquêteurs. Délaissant ces antiques cavités creusées dans le pouzzolane, les voilà partis à la recherche du dénommé Jacques Darne, présenté dans la publication comme « ancien instituteur au Pertuis ». [Première partie de leur compte-rendu à lire ici.]

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Mai 2018
La Chambre aux sorciers, Saint-Thurial (35)

En mai 2018, quelques émissaires de l’Institut de géographie imaginaire (IGI), partaient sur les traces de la Chambre aux sorciers, dans la vallée du Rohuel ( sur la commune de Saint-Thurial, en Ille-et-Vilaine). En l’état, il s’agit d’une large dalle de schiste, égarée au milieu des chênes et gravée de mystérieux symboles, impénétrables aux archéologues. Dans les nombreuses légendes dont elle est le théâtre, on croise des devins, des pâtres, des armées de chats et des nuits de Sabbat. Une longue après-midi d’enquête, in situ d’abord, puis dans les hameaux environnants, devait permettre à nos explorateurs d’y voir plus clair. Les conclusions de leurs recherches n’ayant toujours pas été compilées, nous nous contentons, pour l’heure, de publier ici ces documents de travail, inédits à ce jour (à télécharger ici).

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Institut de Géographie Imaginaire — 2025